Voici le récit quHervé nous a fait de
sa course :
« Plus de 60 bateaux sur la ligne, le vent est plutôt
frais, il va falloir assurer ! En effet, le départ
en équipage est déjà une opération
stressante mais alors en solitaire, il faut vraiment faire
attention. Je sors donc du port parmi les premiers, tirés
par un zodiac afin de bien me préparer. Je prends 2
ris dans la grand-voile et prépare le solent à
poste sur lavant. Durant toute la période avant
le départ, je ne hisse pas le solent et me contente
de naviguer sous grand-voile uniquement. 4 minutes avant le
départ, ca y est, il est temps deffectuer le
dernier virement de bord pour se placer en bonne position
vers le bateau comité. Je hisse le solent, je borde
les voiles et cest parti ! Je prends un excellent départ,
passant la ligne moins de 10 secondes après le coup
de canon. Les organisateurs nous ont placé une bouée
au vent à contourner avant de sortir de la baie de
la Baule-Pornichet et je passe celle-ci aux environs de la
quinzième place. Puis vient un bord de débridé/portant
mais le vent est trop fort et personne ne hisse le spi. Sur
ce long bord, jai un peu de peine à trouver les
bons réglages pour que le bateau aille très
vite et je me fais remonter, par des prototypes ce qui est
normal, mais aussi par des Pogos, ce qui est plus ennuyant.
Puis, le vent refuse et cest un bord de près
serré qui nous attend jusquà lîle
Dumet. Et là, je trouve les bons réglages car
jeffectue une super remontée. Au passage de lîle
Dumet, je suis devant le Pogo qui va gagner la course (Popin)
!!! Puis vient de nouveau un bord de travers où je
me fais remonter un peu. A la bouée de la Recherche,
il faut empanner et cest chaud en solo par 25 nuds
de vent. Cest maintenant un long bord de portant qui
nous attend et je décide de tenter de hisser le gennaker.
En effet, il y a trop de vent pour le spi, même de brise.
Jinstalle le gennaker et aussitôt, le bateau décolle.
Sous grand-voile à 1 ris et solent, javançais
déjà à 10 nuds environ mais là
avec le gennaker, cest de la folie : sous pilote le
bateau surfe à 12-13 nuds sans problème.
Avec moi à la barrre, je vais battre mon record personnel
sur le bateau : 15,8 nuds !!! Je peux vous assurer que
sur un bateau de 6,50 mètres, cest impressionnant.
Puis, cest la poissse. Alors que javais remonté
3 ou 4 bateaux, la drisse de gennaker se casse net et ma voile
de 40 m2 passe à leau. Je me bats donc pour la
remonter et pendant ce temps, les bateaux que javais
dépassés me repassent allègrement. Je
décide donc dutiliser ma drisse de génois
pour rehisser la voile mais dans laventure, le gennaker
a fait un tour sur lui-même et ne peut pas être
utilisé tel quel. Je dois donc réaffaler la
voile sans pouvoir lenrouler sur son enrouleur et elle
repasse à leau une seconde fois !! Je me vois
donc contraint de la ranger et dans un coup de vent, le gennaker
passera même une troisième fois à leau.
Malheureusement, je nai rien pêché avec
tout ça
.
La fin de la course fût nettement plus calme et je ne
peux que déplorer ma mauvaise option de passer à
lextérieur de Belle-Ile (sur les conseils dun
moniteur de l Ecole Nationale de Voile de Quiberon)
qui maura encore fait perdre un peu de temps.
Question nourriture, je métais préparé
à lavance du blé au curry que je me suis
réchauffé deux fois. Cela a bien passé
et cétait rapide à préparer.
Une course de 300 milles avec des bonnes conditions de vent,
cest rapide et on ne peut dès lors pas dormir
beaucoup. Jai dormi par tranche de 20 minutes, environ
5 fois par jour. Certains coureurs nont pas dormi du
tout (tel Simon Curwen qui a fini deuxième proto) et
dautres ont tellement dormi quils se sont réveillés
presque au large de brest !!!
Voilà, une expérience très enrichissante
dans tous les cas et même si le classement ma
un peu déçu, cela a été très
utile pour moi de naviguer dans ces conditions « musclées
» en vue du Mini-Pavois qui me conduira de la Rochelle
à Portsmouth samedi prochain. »